La tempête Gloria, on n’a pas fini d’en parler et d’en subir les conséquences…
Le Parc naturel régional des Pyrénées catalanes est toujours coupé en deux avec le glissement de terrain qui a détruit la route nationale 116, coupant le lien entre le Conflent et les hauts plateaux de Cerdagne et du Capcir.

Le glissement de terrain est colossal.  «Les services de l’État sont mobilisés également pour mettre en œuvre tous les dispositifs existants pour l’accompagnement des entreprises impactées. Chaque situation fera l’objet d’une évaluation rapide et d’un examen au cas par cas en coordination entre les chambres consulaires et les services financiers de l’État.
La coordination permanente de l’ensemble des acteurs locaux pour limiter l’impact des difficultés engendrées par la fermeture se poursuivra jusqu’à la réouverture de la route nationale.
Les services de l’État restent pleinement mobilisés et vous tiennent informés. 
»
Communiqué de presse de la Préfecture des Pyrénées-Orientales

FOCUS SUR LA VALLÉE DE LA CASTELLANE

Nous avons reçu également des témoignages des dégâts dans d’autres vallées. Nous sommes donc allés à la rencontre des Communes de Molitg-les-Bains, Campôme et de Mosset, dans la vallée de la Castellane.

LA CRUE – – –
Les villages ont dû faire face à une crue exceptionnelle de la rivière
qui l’a fait totalement sortir de son lit et atteindre parfois la hauteur des ponts (passerelles des thermes de Molitg, pont de Campôme, pont de la Carole) et faire tomber littéralement des morceaux de terrains bordant la rivière. Les anciens disent qu’en janvier dernier, la Castellane serait montée encore plus haut que l’aïgat de 1940.

Ce qui frappe partout, c’est la quantité astronomique de sable, issu de l’altération de la roche, recouvrant toutes les berges.
Les jardins luxuriants des thermes de Molitg ressemblent à une plage exotique après un séisme. Le sable a recouvert les chemins, ajoutant plusieurs dizaines de centimètres aux sols. Le bas de la tourelle en est rempli, le tobogan enseveli… L’élégante passerelle blanche permettant de traverser la rivière pour rejoindre les ruines du Château de Paracolls est détruite.

 
Molitg-les-Bains, Les thermes fin février 2020 / ©PNRPC

Comme les termes, l’espace de loisir « La Castellane » de Campôme ressemble à un champ de bataille. Le goudron s’est ouvert, laissant apparaitre les tuyaux d’évacuation du village. La balançoire, nouvellement installée n’a plus de sol. Des 6 bancs qui bordaient la piste de danse, il reste deux formes en ferraille verts tordus et échoués au hasard du courant que l’on imagine très puissant. Dans la salle des fêtes, l’eau est montée jusqu’à 40 cm. Une rangée d’arbres a même disparue. « Campôme Plage » nous dit Thérèse Caron, sur le terrain de tennis recouvert d’une épaisseur de sable. On y conçoit effectivement plus une partie de beach volley

Là, il manque un grand arbre albizia, ici on trouve de nouveaux rochers énormes. « On ne le connaissait pas celui-là ! ».

 
Espace La Castellane, Campôme, pendant la crue fin janvier 2020 / ©Mairie de Campôme

 

Espace La Castellane, Campôme, fin février 2020 / ©PNRPC

A Mosset aussi, des habitants proches de la rivière ont eu peur cette fameuse nuit où les pluies battaient depuis plusieurs jours et que des rochers entiers se déplaçaient d’amont en aval. Les ânes du Font del Tell ont même failli se noyer, si la décrue n’avait pas baisse rles niveaux d’eau.


Rec del Botàs (affluent de la Castellane) à la Coume pendant la crue fin janvier 2020 / ©Mairie de Mosset


L’alimentation en eau potable de Mosset, après la décrue/ ©Mairie de Mosset

Construction de la nouvelle passerelle de La Forge à Mosset, après la disparition du pont / © Judith Carmona

C’est tout un PAYSAGE qui a été modifié.

LES ROUTES
La départementale 14 a été fermée à plusieurs endroits, pour cause d’éboulements ou d’effondrements, isolant les habitants ou les contraignant à un détour dans leur trajet quotidien. A Molitg, au niveau du cimetière, la route a été fermée pendant un mois et ré-ouverte depuis peu à la circulation grâce à l’intervention des services du Département.

La route communale de Campôme, elle, est toujours fermée. En effet, les communes doivent trouver les fonds pour des réparations chiffrées à plusieurs centaines de millier d‘euros… Environ 250 000 euros de voirie sont à prévoir en travaux à Campôme, 95 000 (HT) à Mosset.


Chemin du Pigné, Molitg Village, fin février 2020 / ©PNRPC

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Molitg Village, février 2020 / ©Mairie de Molitg-les-Bains

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Route communale de Campôme ,fin février 2020 / ©PNRPC

 


Un rocher a ouvert le chemin, les deux autres attendent … / © Mairie de Mosset

ET AUSSI, des canaux d’irrigation sont détruits, des virages sur des pistes ont été emportés, nombreux muret effondrés…

Heureusement les villageois sont soudés et volontaires. Un mois après la tempête, les employés communaux, les associations et les privés ont déjà remis un bon nombre de chemins et bâtiments en état. Des chantiers participatifs ont été organisés de façon spontanée et efficace. Bien sûr, les terrains impactés ne seront plus comme avant et l’on ne retrouvera pas son rocher fétiche pour lézarder. Mais la violence de cet épisode nous rappelle que nous n’avons pas eu à déplorer de perte humaine en Pyrénées catalanes et qu’ensemble, nous rebâtissons en prenant en compte les nécessités d’une météo de plus en plus capricieuse.

Appel à témoignages

Le SMTBV (Syndicat Mixte Têt Bassin Versant) lance un appel à témoignages :

La crue, vous l’avez vécue comment ? Racontez-nous…

 

 

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