Circulation

La ligne du Train jaune roule actuellement avec 3 trains quotidiens dans le sens Villefranche-de-Conflent-Vernet les bains / Latour-de-Carol-Enveitg : départs de Villefranche à 9h37 / 13h57 / 17h48

et 3 trains dans le sens Latour-de-Carol / Villefranche-de-Conflent : départs de Latour-de-Carol-Enveitg à 8h14 et 15h35,
départ de Font-Romeu-Odeillo-Via à 15h56.

Un train supplémentaire roule les dimanches et jours de fête :
départ de Villefranche à 15h52; arrivée à Font-Romeu-Odeillo-Via à 17h34.
départ de Font-Romeu-Odeillo-Via à 17h49; arrivée à Villefranche à 19h24.

Réservation billet sur le site SNCF Ter LiO : https://www.ter.sncf.com/occitanie

HORAIRES jusqu’à fin février 2020.

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Monique Guerrero, « Cerdane de l’année 2019 « 

Portrait d’une figure du pays.

La délibération du vote du « Cerdan de l’année 2019 » est officielle. Monique Guerrero remporte ce titre honorifique.

par Georges Bartoli.

Monique Piéri n’est pas née cerdanyola. Elle l’est devenue au hasard des nominations dans les établissements, qui ont envoyé la jeune maîtresse d’école fraîchement diplômée sur les hautes terres, loin des plaines plantées de pêchers qui l’avaient vue naitre autour d’Ille-sur-Têt.

Le second hasard réside dans les mystères insondables de l’amour et de la rencontre de ce jeune homme, tout à fait cerdanyol, lui, qui l’attendait à la sortie de l’école des Escaldes. Le temps de changer de nom et deux enfants plus loin, Monique, devenue Guerrero, sera une actrice majeure de la vie de Cerdagne. Militante par nature, enseignante par vocation elle restera de celles dont les élèves, plus de vingt années plus tard disent « …ça c’était une instit… »

La retraite lui aura ouvert une autre voie, celle du temps que l’on peut consacrer aux autres sans le compter, où, libéré du planning professionnel, l’on peut transmettre son savoir autrement. Pour Monique ce sera le temps du jardinage, non vécu comme un isolement dans son « hortet » pour produire ses propres légumes, mais plutôt comme une prise de conscience environnementale globale et personnelle, un nouvel engagement avec les autres, autour des autres. On partage tout, les semences, les conseils, les coups de main et les fruits de la récolte.

Mais un vieux cerdanyol dont beaucoup de monde voulait la peau appelle à l’aide. Il siffle, loin d’Angoustrine, il n’y est jamais passé, mais on l’entend de loin, de toute la Cerdagne et jusqu’au lointain Capcir en passant par le Conflent.

On veut fermer la ligne du Train Jaune, du moins en guise de préparation au reste, le tronçon entre Font-Romeu et Latour-de-Carol. Rien que ça ! Effacer d’un coup de gomme cent ans de Train Jaune et presque autant d’années de combat pour maintenir al ligne. A Fontpédrouse, à Matemale, en Cerdagne, on se pose la question : Que faire, Que podem fer ?

Tout le monde ici sait ce que représente le Train Jaune pour ce territoire, et même les plus critiques savent ce que le territoire lui doit. Alors aujourd’hui en ce mois de décembre de 2013 c’est le Train Jaune qui a, à nouveau, besoin du territoire.

On se réunit, on papote, on râle et puis on décide qu’il faut constituer un comité d’usagers, que cette affaire dépasse largement les seuls cheminots, que le Train Jaune n’est pas à la SNCF : Il est à nous.

« On fait une association, on la dépose, qui est président ?… Il en faut un… »

Tout le monde tourne la tête vers Monique, C’est drôle comme par moments certaines décisions coulent de source, comme si c’était naturel, normal. Le président sera une présidente !

« Feu cagar, bon juste un an le temps de démarrer mais après je lâche l’affaire… »

Cinq ans après et avec l’adhésion de tous Monique est toujours au poste de conduite, pas seule bien entendu, elle sait animer un groupe, déléguer, prendre la parole en public, faire face à une caméra de France 3 ou de TV3, ne pas « caquejer » devant un micro tendu. S’il faut aller à Montpellier ou à Toulouse, fouler les épaisses moquettes des bureaux de la Région, elle s’y sent aussi à sa place que sur le ballast des voies ou que sur le sol graisseux des ateliers de Villefranche quand les cheminots l’y invitent.

Monique qui ne connaissait rien au monde ferroviaire il y a peu, en sait plus aujourd’hui qu’un cheminot débutant. Pour savoir enseigner, il faut savoir apprendre, alors elle a appris ; les voies, les traverses, les moteurs et la tension électrique. Elle a compris aussi que tout n’est pas possible techniquement et qu’une volonté ne suffit pas à faire rouler des trains. Elle participe au processus de modernisation de la ligne qui va s’étendre sur une bonne décennie. Monique est aujourd’hui dans notre territoire, celle qui maîtrise le mieux les enjeux, plus que beaucoup de cheminots, plus même que la plupart des élus.

Elle porte et maintien allumée cette flamme qui veut que l’on n’ait pas besoin d’être une ou un spécialiste pour s’engager dans un combat si on le considère juste. Les spécialistes sont dans les bureaux et les combattants sur le terrain, là justement où se gagnent les batailles.

Alors oui, le Cerdanyol de l’any 2019 devrait bien être une Cerdanyola car sans Monique Guerrero et les gens qu’elle a fédérés, on n’entendrait plus sur le haut-plateau siffler le Train Jaune.

Merci Monique !

© Georges Bartoli

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