Le Parc naturel régional des Pyrénées catalanes, territoire rural de montagne, dispose d’un patrimoine bâti et paysager qu’il protège et valorise ; il dispose également de ressources locales et a mené depuis plusieurs années des actions en faveur de la pierre sèche. Dans ses grandes orientations le Parc a pour objectif de « Dynamiser les filières de productions et savoir-faire ».
Longtemps laissés à l’abandon, les ouvrages de pierres sèches font depuis 2010 l’objet de divers projets, impulsés par le Parc naturel régional et ses partenaires. En effet, en  perdant  leur  utilité,  ces  ouvrages  se dégradent. Avec eux, ce sont les témoignages d’une activité agricole et pastorale qui disparaissent et des techniques de construction qui s’oublient.

Le Parc naturel régional a organisé en 2016 les Rencontres de la pierre sèche pour jauger de la pertinence d’une filière pierre. A cette occasion, plusieurs entrepreneurs ont sollicité le Parc pour les aider à se rassembler et à se structurer.

Après une formation sur l’organisation d’un collectif, le Groupement de la Pierre Catalane (GPC) a vu le jour en 2017. Il se compose de professionnels de la pierre : muraillers, tailleurs et carrier.

D’autres professionnels, travaillent la pierre, notamment l’ardoise pour la couverture traditionnelle de charpente ou le pavage.

Un des objectifs du Parc naturel régional est d’aider à l’émergence de la filière pierre en ciblant notamment la formation et l’accès à la matière première.

Les enjeux de restauration du patrimoine en pierres sèches sont majeurs. Au niveau environnemental d’abord, les murets favorisent l’écoulement des eaux, ils retiennent les terrains et maintiennent la  biodiversité.  Au  niveau  paysager  ensuite,  ils  contribuent à  l’aménagement  du  territoire  et  améliorent  le  cadre  de  vie.   Au niveau touristique ensuite, cabanes et murets aux abords des sentiers de randonnée, participent à l’attractivité du territoire et constituent une offre culturelle de découverte  à part entière.

A l’occasion d’un chantier-école, des professionnels de la pierre rénovent la toiture du lavoir d’Escaro – Photo : Noël Hautemanière

 

De septembre 2018 à septembre 2019 le Parc a mené une étude sur le potentiel économique de la filière afin de :

➢ Déterminer les données quantitatives et qualitatives de la ressource,

➢ Déterminer la connaissance des entreprises de la filière (activité, approvisionnement…)

➢ Faire une cartographie des carrières

➢ Évaluer le potentiel économique de cette filière pierre (pierre sèche et lauze)

 

Il s’agissait de (d’) :

  • Etablir un état des lieux de la filière et de son potentiel économique ;
  • Définir une stratégie de la ressource et un plan d’actions à court et moyen terme opérationnel ;
  • Etablir le diagnostic et les préconisations pour l’amélioration du fonctionnement de la carrière de schiste d’Evol et sa viabilité économique

Les résultats :

Pour la lauze de couverture :

  • Le maintien ou la disparition à la fois
    • progressivement des toits en lauze ou ardoise non calibrée sur le territoire du PNR Pyrénées Catalanes,
    • du savoir-faire des poseurs et tailleurs de lauzes,
    • de la ressource locale.
  • La diversification du marché et son extension vers le marché du neuf en territoire montagneux du PNR des Pyrénées catalanes.
  • Volume de l’ordre de 2 000 m² par an en moyenne par les entreprises locales, plus 1 000 m² par des entreprises espagnoles

Pour la pierre sèche :

  • Le développement du marché par sa diversification vers des usages contemporains et des travaux de structure du bâtiment en complément des travaux de rénovation du patrimoine, du paysage et des jardins ;
  • L’évolution de la perception de la technique de construction « pierre sèche » pour que les prescripteurs et les donneurs d’ordre prennent confiance dans cette technique notamment pour les murs de soutènement routier ;
  • La structuration et la professionnalisation de l’offre des bâtisseurs qui permettent de se positionner sur des chantiers importants avec les garanties adéquates tant au niveau de la fiabilité que de la capacité de travail.
  • Volume près de 10 000 m3 (schiste, granit, calcaire…) en moyenne par an, plus ceux de la concurrence portugaise et espagnole

 

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