À l’aube de leur départ…

Nous sommes en automne et dans l’ombre silencieuse des combles et des grottes, les Grands Rhinolophes s’apprêtent à quitter leurs gîtes d’été pour rejoindre leurs quartiers d’hibernation.

Un hôte discret : le Grand Rhinolophe

Le  (Rhinolophus ferrumequinum) est l’une des plus grandes espèces de chauves-souris d’Europe (≈60 mm de taille, ≈360 mm d’envergure pour ≈20g), facilement reconnaissable à sa « feuille nasale » en-fer-à-cheval, qui lui permet d’émettre des ultrasons pour se repérer dans l’espace. Ce chiroptère est strictement insectivore, jouant un rôle essentiel dans le contrôle des populations de papillons nocturnes, de moustiques et d’autres petits invertébrés.

Un habitat exigeant

Très exigeant en matière de gîte, le Grand Rhinolophe fréquente les grottes ou les combles chauds et calmes des bâtiments pendant l’été. Les femelles s’y regroupent en colonies pour mettre bas et élever leur unique petit. L’hiver, il migre exclusivement vers des milieux souterrains plus frais et humides – grottes, anciennes carrières, caves – où il passe plusieurs mois en hibernation, suspendu la tête en bas, ailes repliées, hypothermie régulée (fréquence cardiaque autour de 15 pulsations/min contre 400 en activité estivale).

Une population fragile et préservée

Avec une seule naissance par an, la dynamique des populations est lente et rend l’espèce particulièrement vulnérable. Le dérangement dans les gîtes, la disparition des habitats de chasse (haies, prairies, bocages) ou l’usage de pesticides sont autant de menaces qui pèsent sur le Grand Rhinolophe. Cette espèce est un indicateur précieux de la qualité de ses lieux de vie. En France, l’espèce est protégée par la loi, et fait également l’objet de plans d’actions régionaux et/ou nationaux.

Un suivi annuel par les agents du PNR

Le suivi que nous réalisons chaque année sur deux sites (Maison du parc et Fort Libéria) permet de mieux comprendre l’évolution des populations locales. A ce jour, le nombre d’individus par colonie est stable. Préserver leurs gîtes, limiter le dérangement, restaurer les corridors écologiques : autant d’actions concrètes pour assurer un avenir à ces discrets alliés de la nuit.

Observer sans déranger

Depuis trois ans, nous avons installé une caméra infrarouge dans le gîte de la Maison du Parc, offrant des images en direct et un regard inédit au cœur de l’intimité des chiroptères. Ce dispositif permet de mieux comprendre leur comportement sans les perturber, tout en sensibilisant le public. N’hésitez pas à venir les observer à la Maison du Parc durant la saison estivale : une occasion unique de découvrir ces mammifères nocturnes.

Maison du Parc, caméra infrarouge, septembre 2025© PNRPC

 

Gîte Fort Libéria © PNRPC
Maison du Parc, caméra infrarouge, septembre 2025© PNRPC
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