Les villages de Villefranche-de-Conflent et de Mont-Louis, sont classés depuis 2008 au Patrimoine Mondial de l’UNESCO au titre des fortifications de Vauban.

A l’issue du traité des Pyrénées, ratifié entre la France et l’Espagne en 1659, la province du Roussillon est rattachée au Royaume de France. Dès lors, le roi Louis XIV demande à son ingénieur militaire, Sébastien le Preste dit « Vauban » de ceinturer ce nouveau territoire conquis de différentes places fortes pour contrôler la frontière : Collioure, Perpignan, Fort Bellegarde, Fort Amélie, Fort Lagarde, Villefranche-de-Conflent, Mont-Louis.

L’architecture militaire de Vauban est facilement reconnaissable avec son aspect « en étoile », composée de bastions et de demi-lunes suivant un plan horizontal rationnalisé.

Villefranche-de-Conflent


Photo : ©Hervé Leclair

La cité fortifiée de Villefranche-de-Conflent est fondée en 1092 pour contrôler l’accès à trois vallées. Elle devient au cours du XIIIe siècle la capitale commerciale et administrative du Conflent.

Le siège français de 1654 a démontré le caractère obsolète des fortifications médiévales face à une artillerie qui bénéficie d’un vaste choix d’emplacements dominants. La position encaissée de Villefranche-de-Conflent pose problème avec l’avènement de l’utilisation des canons.

Le dispositif de Vauban est une réponse remarquable pour un site très défavorisé parce que dominé de toutes parts. Il propose et réalise un ensemble exceptionnel de trois entités défensives et spécifiques au contexte, à partir de 1669 avec :

  • la surélévation des remparts médiévaux de Villefranche-de-Conflent, complétée par un ensemble de bastions et de demi-lunes
  • la construction du Fort Libéria en position dominante par rapport aux trois vallées qui convergent vers Villefranche-de-Conflent, malgré les contraintes du terrain.

Au XIXe siècle, sera aménagé une communication souterraine entre la ville et le fort, dit « l’escalier des mille marches ».

  • la « Cova Bastera » (grotte fortifiée), aménagement d’une grotte calcaire de marbre rose en une batterie à flanc de montagne, afin de renforcer le front aval. Elle était reliée aux remparts de la ville par un escalier souterrain.

Vauban s’est écarté des principes généraux de son œuvre pour élaborer le projet de Villefranche-de-Conflent dont la Cova Bastera est un élément unique en France.

Villefranche-de-Conflent est classée aujourd’hui parmi les Plus beaux villages de France et
Grand Site Occitanie Massif du Canigó – Pays Catalan

Remparts de Villefranche-de-Conflent

Photo : ©Hervé Leclair

 

Photo : ©Hervé Leclair

A visiter, infos pratiques :

Fort Libéria

04.68.96.34.01

fortliberia@yahoo.fr

Visite guidée

 

Les Remparts

04.68.05.87.05

remparts@villefranche66.fr

Visite libre / visite guidée

Cova Bastera

Entrée gratuite

Office de Tourisme Conflent Canigó

04.68.05.41.02

www.tourisme-canigou.com


Mont-Louis

Sa situation stratégique privilégiée, au carrefour des trois zones de passages naturels entre les comtés du Conflent, du Capcir et de la Cerdagne (route d’Espagne) a déterminé le choix de l’implantation de la place forte ex-nihilo (littéralement « à partir de rien », ville nouvelle) de Mont-Louis.

Vauban l’imagine en trois zones : une citadelle dans la partie la plus élevée, une ville haute en zone intermédiaire et une ville basse pour les vivandiers et les écuries. Cette dernière partie ne sera jamais réalisée faute de moyens. Des principes simples régissent l’organisation interne : répondre aux exigences militaires, offrir un urbanisme pratique et sans ostentation, présentant un aspect ordonné et sobre où les lieux de commandement, de combat et les activités civiles s’intègrent harmonieusement. De l’usage des matériaux locaux à la réalisation de l’essentiel des ouvrages en un temps record, il résultera une architecture austère et rustique.

La citadelle sera construite de 1679 à 1681. Puis la ville s’est développée à partir de 1720, selon le projet d’urbanisation imaginé initialement par Vauban et exécutée par l’ingénieur Joblot. Elle est alors conçue pour abriter la bourgeoisie, les artisans et les casernes d’infanterie dont l’objectif principal est le ravitaillement en vivre de la garnison.

Cet ensemble urbain défensif est le premier exemple d’une architecture militaire adaptée aux escarpements du terrain. Aujourd’hui, la place forte a conservé à la fois son aspect originel et sa vocation première. La citadelle est toujours une zone militaire. Elle abrite actuellement le Centre National d’Entrainement Commando.

  

A visiter, infos pratiques :

Office de Tourisme de Mont-Louis

04.68.04.21.97

otmontlouis@gmail.com

Visite guidée de la citadelle militaire / Visite libre de la cité

 

—————————————————————–

Le bien « Fortifications de Vauban » est reconnu par l’UNESCO.

12 sites le composent à travers la France.

 

Le bien en série reconnu pour sa Valeur universelle exceptionnelle, représente l’échantillon le mieux préservé et le plus représentatif de l’ensemble des facettes de l’œuvre fortifiée de Vauban, composée de près de 160 sites en France et en Europe.

Ses 12 composantes jouent un rôle dans la défense d’une région stratégique et forment un verrou sur un point faible de la France (confluent de vallée, col, plaine, voie d’eau). Ils sont chacun représentatifs d’une typologie de défense déployées par Vauban en fonction de la situation naturelle.

Les acteurs des territoires doivent se mobiliser pour préserver l’intégrité et l’authenticité des sites et ainsi pérenniser le label UNESCO. A Mont-Louis et Villefranche-de-Conflent, le Parc naturel régional des Pyrénées catalanes accompagne techniquement les collectivités locales lors de projets de conservation du patrimoine et de valorisation touristique.

Plus d’infos sur l’nscription au Patrimoine mondial par l’UNESCO au bien en série « Fortifications de Vauban » en 2008

http://www.sites-vauban.org/

https://whc.unesco.org/fr/list/1283

 

Partager cet article : Facebook Twitter Google+