Anne-Marie Pujol nous propose un rendez-vous de sensibilisation sur les plantes toxiques que nous pouvons rencontrer lors de balades en Pyrénées catalanes. Soyez vigilants !
Anne-Marie Pujol vous invite à lui envoyer par sms une photo d’une plante laquelle vous auriez un doute.
Anne-Marie Pujol, botaniste, spécialisée dans les plantes médicinales, à Font-Romeu.
 » Les Fleurs de l’Atlas » Cerdagne Capcir Plantes MédicinalesTél : 06.07.10.29.18

Recommandations :

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NE PAS TOUCHER

NE PAS PORTER A LA BOUCHE

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ACONIT NAPEL

Aconitum napellus
Ranunculaceae
Synonyme : Casque de Jupiter
Aconitum napellus subsp. napellus, ou casque-de-Jupiter est une sous-espèce de plantes de la famille des Ranunculaceae. Il s’agit de la sous-espèce type de l’espèce Aconitum napellus.

Habitat

Prés, bois humides surtout en montagne, préfère les sols frais et la mi-ombre
Sur tous les massifs montagneux à partir de 500m environ jusqu’à 2500m.

 

Appareil végétatif

L’aconit napel est une plante herbacée pérenne atteignant 0,5 à 1,5 m de hauteur, très feuillée, munie d’une racine noirâtre tubérisée et épaisse (en forme de petit navet pointu long de 5 à 10 cm garni de radicelles).

La tige, dressée, glabre, cylindrique et robuste, porte en son sommet un épi de fleurs caractéristique. Les feuilles, à 7 ou 8 lobes découpés en fines lanières, sont alternes vert foncé, profondément incisées, à nervures en éventail, devenant plus petites vers le haut de la plante

De juin à septembre, les fleurs, de couleur bleu-violet (rarement blanches), sont formées par le calice volumineux composé de cinq sépales, dont le sépale supérieur est en forme de casque. La corolle, cachée à l’intérieur des sépales, abrite deux pétales tubulaires recourbés en forme de « char de Vénus » ou de « pistolets » et trois pétales très petits, réduits à l’état de simples écailles voire non formés.

Composition 

         Cette plante est connue comme étant un des poisons les plus violents de notre flore d’où son surnom « d’arsenic végétal » dans l’Antiquité. Tous les organes frais de l’aconit contiennent des alcaloïdes diterpéniques, dont le plus puissant est l’aconitine (0,3 à 3% dans le tubercule, 0,2 à 1,2% dans les feuilles, 1 à 2% dans les graines). Quelques grammes de matériel végétal peuvent être déjà toxiques (dès environ 0,25 mg d’aconitine). Mais la dose létale d’aconitine est de 3 à 6 mg, soit environ 2 à 4 g de racines.

Attention l’aconitine est lipophile : elle est donc bien absorbée par la peau ou les muqueuses et peut générer notamment chez les enfants des intoxications graves par contacts.

Symptômes

Les symptômes de l’intoxication peuvent apparaître rapidement dès 10-20 min après l’ingestion, mais le plus souvent 30 à 45 min après celle-ci. Dès 0,25 mg d’aconitine, on observe des brûlures, des picotements pénibles des lèvres, des fourmillements buccaux mais aussi des doigts et des orteils. Cela s’accompagne de sueurs et de frissons avec disparition de la sensibilité du goût, des troubles de la vue (dus à une forte mydriase) et de l’ouïe (acouphènes). Les paresthésies s’étendent à tout le corps, engendrant une sensation d’engourdissement d’abord de la langue/face puis général, d’apathie et d’anesthésie par le froid (sensation de sang glacé). De plus, on note des vomissements, des diarrhées coliques profuses puis des paralysies des muscles accompagnées de forte douleur. 1 à 3 H après l’absorption, la paralysie est de plus en plus importante, la température corporelle s’abaisse, la respiration s’affaiblit et les troubles du rythme cardiaque aboutissent finalement à la défaillance du cœur par fibrillation ventriculaire. Pendant toute l’agonie (de 1 à 12H), la conscience reste intacte.

Confusions

Avec le Coscoll ou Molopospermum peloponnesiacum

Coscoll ou Molopospermum peloponnesiacum à gauche / Feuille d’aconit à droite

 

2 photos ci-dessous :Coscoll

Aconit napel en feuilles


ACONIT TUE-LOUP

Aconitum lycoctonum subsp. vulparia

Ranunculaceae

 

Synonyme : Tue-loup

Aconitum lycoctonum subsp. Vulparia. C’est une sous-espèce de l’espèce Aconitum lycoctonum.

Le saviez-vous ? Cette plante, comme tous les aconits, est extrêmement toxique. Son nom provient de son utilisation ancienne dans des appâts empoisonnés destinés à tuer les loups et les renards.
photo ©randonnees-fleurs-pyrenees.fr/

Habitat

Plante herbacée montagnarde très toxique. Présente dans les prairies et les forêts de montagne jusqu’à environ 2400m. Présente dans les lieux rocheux

On rencontre fréquemment l’aconit tue-loup auprès de l’aconit napel, dont il se différencie par sa taille plus élevée et ses longues grappes de fleurs jaune pâle, dont le casque est plus étroit et plus allongé que chez Aconitum napellus

Appareil végétatif

C’est une plante de grande taille, atteignant facilement 1m de hauteur. En été apparaissent ses fleurs jaunâtres, disposées en grappes à l’extrémité des tiges. Regardez-les bien et vous remarquerez qu’elles ont une forme de casque. Ses feuilles sont grandes, palmées et très découpées.

 

 

 

Composition et toxicité

C’est une plante connue pour l’activité neurotoxique de ses alcaloïdes, comme les autres espèces du genre Aconitum.

On l’a utilisée depuis l’Antiquité pour empoisonner les flèches ou pour éliminer les animaux sauvages dont on voulait se protéger (chacals, tigres, renards, loups… d’où le nom vernaculaire donné à cette plante) avec des appâts (en mêlant de la racine d’aconit à de la viande avariée, en imprégnant des viandes de leur suc, en éventrant des proies mortes et en les fourrant avec cet aconit
Comme tous les aconits, la plante contient plusieurs alcaloïdes dont l’aconitine, poison mortel pour l’homme.


VERÂTRE BLANC

Veratrum album
MELANTHIACEAE.
Synonyme : Hellébore blanc ou Faux-hellébore

 

photo : www.eagff.ch/fr

 

Habitat

 

Le Vératre blanc croît dans les prairies montagnardes humides ou tourbeuses. Présent sur tous les massifs montagneux.

Appareil végétatif

Les fleurs

Le Vératre blanc est une vigoureuse plante rhizomateuse dépassant un mètre de haut à tige robuste et à feuilles alternes, larges, ovales ou oblongues-lancéolées, épaisses, fortement nervées et plissées, pubescentes en dessous, embrassantes.

Les fleurs sont petites, à six tépales en étoile, blanchâtres, verdâtres ou jaunâtres, en grandes inflorescences terminales ramifiées dans leur moitié inférieure. La floraison : juillet/aôut
Le fruit est une capsule.

 

 Feuilles alternes du vérâtre

Toxicité

Toutes les parties de la plante sont toxiques et sont nocives pour l’homme comme pour les animaux d’élevage. C’est en particulier le cas pour la racine. La plante contient en effet plusieurs alcaloïdes. Ces molécules constituent en cas d’ingestion un cocktail toxique entraînant des vomissements puis une bradycardie sévère et une hypotension. Une dose de 20 mg ingérée, soit 1 à 2 g de racine séchée peut être mortelle.

L’intoxication se soigne par injection d’atropine, qui aide le cœur à retrouver un rythme normal.

Confusion

Une confusion est possible avec la Gentiane jaune, Gentiana lutea, mais les feuilles de cette dernière sont opposées, la racine à la cassure est blanche alors que celle de la gentiane est jaune. Les fleurs de la Gentiana lutea sont jaunes.

En général, elles poussent toutes les deux à coté.

Feuilles opposées de la gentiane

Utilisations thérapeutiques

Veratrum album ou le Vérâtre blanc est utilisable comme souche homéopathique.

 

 

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