Le pin à crochets est un arbre peu connu en France. Il ne pousse qu’en montagne et en grande partie dans les Pyrénées catalanes. Un des obstacles et pas des moindres pour l’utiliser en construction est qu’il n’était pas référencé, avant 2014, dans la réglementation française, contrairement au sapin, à l’épicéa, ou encore au pin sylvestre. D’où l’impossibilité d’obtenir la garantie décennale pour les entreprises l’utilisant. Un comble pour ce bois utilisé depuis toujours dans la construction locale.

Pour y remédier, un immense chantier s’est ouvert en 2010, dans le cadre d’un projet de coopération transfrontalière. 120 pins à crochets ont été exploités dans les Pyrénées catalanes (France et Espagne) pour être testés dans les laboratoires du CIRAD – Montpellier et d’INCAFUST – Solsona avec plus de 2000 échantillons sélectionnés, sciés, découpés en différentes sections, archivés et numérotés.

Tous ont subi une batterie de tests pour déterminer les caractéristiques mécaniques et technologiques du bois en vue de l’intégrer dans la norme NF B 52001 Règles d’utilisation du bois dans la construction – Classement visuel pour l’emploi en structures des bois sciés français résineux et feuillus.

Et c’est chose faite depuis 2014 !

Mesure de dureté du bois (résistance du bois à la pénétration) avec ici une force de 100 kg. Reportage au labo de l INsaFUST institut satala de la fusta a Lleida – Photo : Georges Bartoli
Echantillon mis en contact de champignons lignivores pendant 16 semaines. La perte de masse observée permet de qualifier si le bois est durable ou peu durable pour être utilisé en extérieur. D’après les résultats des essais en laboratoire, le pin à crochets peut être utilisé dans une classe d’emploi égale à 2, c’est-à-dire qu’il peut occasionnellement être en contact avec un taux d’humidité supérieure à 20%, comme les ossatures et charpentes.
Reportage au labo du CIRAD a Montpellier – Photo : Georges Bartoli
Système de couleur utilisé pour identifier les différents lieux de prélèvement ; les conditions de croissance des arbres influencent la qualité du bois – Photo : Georges Bartoli
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